Moteur 1.6 16v Renault (K4M) : fiabilité, problèmes et avis

Au fil de sa longue carrière, ce bloc a connu plusieurs évolutions de puissance, s'étalant généralement de 95 à 133 chevaux (sur la Twingo RS, avec une préparation spécifique). Cependant, la version la plus répandue reste la variante de 105 à 110 chevaux. Avec un couple d'environ 148 Nm disponible assez haut dans les tours (3750 tr/min), la fiabilité 1.6 16v 110ch est souvent saluée car ce moteur n'est pas poussé dans ses retranchements mécaniques. Il offre une souplesse appréciable, bien qu'il demande à être cravaché pour délivrer toute sa puissance.

C'est sans doute le défaut le plus célèbre. Les bobines crayons d'origine, fournies par l'équipementier Sagem, avaient une isolation défaillante. Résultat : elles "claquent", souvent par paire (cylindres 1-4 ou 2-3). Les symptômes sont immédiats : perte de puissance, moteur qui tourne sur trois cylindres, vibrations importantes et voyant moteur clignotant. La solution est simple et définitive : remplacer les quatre bobines par des modèles de marque Beru, NGK ou Denso, bien plus robustes.

Sur les versions 110ch et plus (équipées du calage variable de l'admission), la poulie déphaseur d'arbre à cames est une pièce d'usure. Avec le temps et surtout si les vidanges sont espacées, elle s'encrasse ou prend du jeu. Le symptôme typique est un bruit de claquement de type "diesel" au démarrage à froid, accompagné parfois de calages. Si ce bruit apparaît, il faut remplacer la poulie impérativement lors de la distribution, car son grippage peut entraîner une casse courroie.

Un problème moteur Renault Clio 2 très fréquent concerne le capteur de Point Mort Haut (PMH). Lorsqu'il s'encrasse ou que sa connectique s'oxyde, le véhicule refuse de démarrer à chaud comme à froid de manière aléatoire. Le nettoyage ou le remplacement du capteur et de son faisceau règle le souci pour quelques dizaines d'euros. De même, le boîtier papillon encrassé peut provoquer un ralenti instable, oscillant tout seul à l'arrêt.

Attention, ce moteur est un moteur interférentiel : si la courroie casse, les soupapes touchent les pistons et le moteur est HS. Renault préconise un changement du kit de distribution (courroie + galets + pompe à eau) tous les 5 ans ou 120 000 km, au premier des deux termes échu. Ne jouez pas avec cette échéance. Lors de cette opération, vérifiez l'état de la poulie damper (vilebrequin) dont le caoutchouc peut se désagréger avec l'âge.

Heureusement, ce moteur atmosphérique à injection indirecte est un candidat idéal pour la conversion au Superéthanol-E85. Que ce soit via un boîtier homologué ou une reprogrammation moteur, le bloc K4M supporte très bien l'éthanol. Malgré une surconsommation de 15 à 20%, le coût au kilomètre devient alors imbattable, souvent inférieur à celui d'un diesel équivalent, sans les risques d'encrassement de FAP ou de vanne EGR.